Après notre séjour dans le delta du Mékong et à Mui Ne, voilà que nous arrivons à notre dernière escale dans le Sud du Vietnam : Da Lat. Véritable coup de coeur lors de notre périple, le séjour prévu sur 3 jours initialement, s’est prolongé pour profiter des richesses que la région a à offrir. On vous emmène avec nous au coeur des montagnes…
Que faire dans Da Lat même ?
A l’assaut de la maison qui rend fou
Première attraction incontournable de la ville, l’inattendue « Crazy House ». Elle ressemble à la maison d’Alice aux pays des merveilles, sortie tout droit de l’univers de Tim Burton. On croiserait le lapin blanc, le chapelier fou ou le chat qu’on ne serait pas surpris. Située à 15 minutes à pieds du lac, cette maison a la particularité d’être à la fois une attraction et une auberge. Il est possible de passer la nuit dans la chambre « fourmi », « ours », ou autre.
Je ne sais pas si j’arriverais à dormir dans cet univers tellement fantasque. L’architecte a voulu réaliser une maison qui s’apparente à un arbre. Vous montez donc des escaliers en forme de tronc d’arbre. Les fenêtres sont toutes tarabiscotées (je ne sais pas si ce mot existe vraiment). Le top ? Vous pouvez emprunter les graines de haricots magiques ou les lianes, à chacun son imaginaire, pour grimper sur le toit de la maison. Il existe de nombreuses passerelles qui se croisent, se re-croisent, passent les unes au-dessus des autres. C’est génial, on ne sait plus où donner de la tête et on se demande si on va bien arriver à l’endroit désiré.
Niveau sécurité, bien évidemment, on n’est pas chez Mickey et ses petits copains, ici les passerelles à 10 mètres du sol sont sécurisées par un petit garde corps qui arrive à hauteur des genoux ;). Ca doit vite devenir stressant de visiter cette maison avec des enfants qui courent de partout… Il y a de quoi en devenir totalement crazy (fou) !
Balade romantique au bord du lac au coucher du soleil
Le lac situé au coeur de la ville est propice à de nombreuses balades. En journée, il est possible d’en faire le tour à pieds ou en vélo. Les berges sont bien aménagées et il est facile de s’y promener. Nos amis digital nomads y ont passé un après-midi avec leurs petites filles, afin de faire du pédalo dans ces petits barques en forme de cygnes. De quoi passer un bon moment en famille ! Nous avons préféré nous y rendre au coucher du soleil pour admirer les couleurs du ciel se refléter dans l’eau. En plus, nous avons acheté des petites tartelettes à la noix de coco juste avant, l’occasion est donc parfaite pour les savourer au bord de l’eau. Si vous êtes chanceux, vous pourrez voir quelques pêcheurs sur les rives du lac, mais personnellement, nous ne les avons pas vu attraper grand chose.
Back to the future !
Si vous voulez revivre au temps du Far West l’espace d’1/2h, allez jusqu’à l’ancienne gare de Da Lat. Aujourd’hui interrompue, la ligne fonctionnait auparavant et desservait d’autres villes voisines. Il ne reste de cette époque que quelques wagons et une vieille locomotive. Un des wagons a été reconverti en café alors que les autres ont été laissés intacts, pour vous plonger à l’époque de Retour vers le futur 3, quand Marty Mc Fly et Doc jouent aux cowboys.
La gare ne présente pas de grand intérêt en elle-même, mais vous serez obligés de la traverser pour gagner les 2 quais sur lesquels sont présentés les wagons. Avis aux amateurs de selfies et photos stylisées, vous pourrez vous en donner à coeur joie en grimpant sur les plateformes des wagons ou même sur le devant de la locomotive, bien qu’un panneau l’interdise (tout le monde le fait et le garde laisse faire).
Aller jusqu’au Golden Bouddha
Un peu excentré du centre-ville, on ne peut pas manquer la statue du grand bouddha assis qui trône sur la colline voisine. Certes il faut un peu marcher, mais comme dirait l’autre, les bonnes choses se méritent ! On a la très bonne idée d’y aller en fin de matinée, au moment le plus chaud de la journée sans doute. Arrivés au Bouddha doré, on vous laisse donc imaginer notre niveau de transpiration ;). Et même si on a le souffle un peu coupé de notre crapahutage entre les champs de fleurs, le Bouddha finit de nous laisser bouche bée. Colossal, il est « niché » au coeur d’un petit jardin où vous pourrez trouver plein de statues de divinités. Il était vraiment majestueux, avec en prime, un grand ciel bleu en arrière plan. On vous recommande vivement d’y aller.
Pour les plus paresseux d’entre vous, de nombreux tours proposent de faire une journée de découverte de la ville. Cette journée vous conduira entre autres, au grand Bouddha doré.
Profiter de l’effervescence du night market
Comme toute bonne ville asiatique, Da Lat possède elle aussi son marché de nuit. Il s’installe et prend vie à partir de 19h à côté du lac, prenant ainsi la place du marché de jour et des fleuristes aux orchidées magnifiques ! Le night market est idéal si vous souhaitez chiner une ou deux babioles, trouver du « same same » à prix plus qu’attractifs, ou grignoter un morceau avant de passer à table. Ce marché s’avère très pratique pour nous puisque nous étions en manque de chaussettes (le mystère des chaussettes perdues dans les machines à laver…). Sachez que pour 20 000 VND (moins d’1 €), vous pouvez avoir 3 paires de soquettes Adides ou Addiddas ! Oui, il ne faut pas s’attendre un orthographe parfait à ce prix là !
Nous faisons également notre marché sur le night market. Da Lat est entre autres réputée pour sa culture des fraises. Lors d’un repas avec Quang, le manager de notre auberge de jeunesse, nous achetons donc des fraises pour le dessert. Il y en a à la pelle sur le night market. Et elles sont très bonnes !
Trekker sur le mont Langbiang
C’est sans doute l’activité qui nous a demandé le plus d’efforts lors de notre séjour « dalatois ». Il n’y a qu’une montagne aux alentours de Da Lat, sur laquelle il est possible de trekker sur la journée. Là aussi, des agences vous proposent de vous emmener à l’entrée du parc et de vous monter sur l’un des sommets en jeep, mais où est l’intérêt si on ne souffre pas un peu !?
Nous décidons de gravir le plus haut des deux sommets par nous-mêmes, sans guide. Il y a une très bonne explication déposée par un voyageur sur Trip Advisor. On vous conseille de la suivre, si vous voulez tenter l’expédition vous aussi.
Première étape de la journée : trouver le bus n°5 pour rejoindre l’entrée du parc de Langbiang. Pas trop compliqué, on se présente tous les deux sur une place derrière le night market et des locaux nous disent qu’il faut attendre ici pour le bus de Langbiang. L’un d’entre eux nous montre sur sa montre qu’il passe à 8h45. Et niveau timing, on ne peut pas faire mieux ! A 8h45, tous les Vietnamiens autour de nous nous montrent le bus en nous disant « Langbiang, Langbiang ! ». On ne peut donc pas se tromper.
La découverte des ze-vaux
Deuxième étape : trouver le début du chemin de trek. Une fois à l’entrée, nous avions lu qu’il fallait s’acquitter du droit d’entrée dans le parc pour entamer l’ascension sur un petit chemin, parallèle à la route des jeeps. On fait d’abord un tour devant le panneau du parc, pendant qu’on est encore frais et propres :). C’est là qu’on découvre nos premiers ze-vaux, une nouvelle espèce d’équidés, encore non répertoriée ! Oui oui, ici, ils peignent les chevaux aux couleurs des zèbres. Pourquoi ? Comme dirait l’un de nos guides à Hoi An (spoiler alert !), sur un ton des plus dramatiques, « sorry we don’t know… ».
Après cette pause photo 30 millions d’amis, nous prenons enfin la route. On commence sur la route des jeeps, pensant que le chemin de randonnée est un peu plus loin. Faux départ ! Le chemin se trouve maintenant à côté de l’entrée du parc. Un bâtiment est en cours de construction sur le chemin qu’il fallait initialement prendre. Du coup, impossible de le rejoindre depuis l’intérieur du parc. Il faut ressortir et le prendre avant le portail d’entrée. On se demande donc pourquoi on a payé mais pas grave, ça paiera un pot de peinture blanche pour le ze-vaux !
A l’assaut de la montagne !
La randonnée n’est pas difficile en soi. On commence par longer les plantations de fleurs, de fraises, etc. avant d’arriver dans une forêt de pins. Là, impossible de se tromper ou presque, il y a régulièrement des panneaux « Go up, Go down » avec des flèches. On ne peut pas faire plus clair comme indications…
Une fois la forêt de pins traversée, on reprend la route pendant quelques minutes avant d’arriver à une petite cabane. Deux choix s’offrent à vous. En allant à gauche sur la route principale, vous prenez le même chemin que les jeeps pour aller au sommet aux radars. En prenant à droite sur le chemin, vous vous dirigez vers l’autre sommet, plus haut et accessible uniquement à pieds. C’est la bonne direction. On entame le chemin, qui est très bien balisé. On avance dans forêt de pins, qui laisse progressivement place à la jungle. C’est marrant, car on voit le sommet face à nous, mais on redescend. Monsieur dit en plaisantant, « tu vas voir, les 200 derniers mètres seront 200 mètres de dénivelé positif ». Et il a raison le bougre ! Les 500 derniers mètres sont les plus difficiles. Vous grimpez des marches à hauteur plus ou moins égale, jusqu’au sommet. Et chose encore plus marrante (ou pas), les panneaux indiquent tout le temps « 150 m to the top ». Ce sont les 150 mètres les plus longs de ma vie (après ceux sur le mont Hua en Chine).
Mais une fois au sommet, après avoir repris votre souffle, la vue est juste magnifique ! Vous surplombez toute la vallée et les montagnes avoisinantes. Et vous êtes tranquilles, sans le bruit des moteurs de jeeps qui font l’aller-retour de l’autre côté. Un panneau vous indique alors que vous êtes à 2 167 mètres d’altitude. Il faut compter environ 2h pour arriver en haut. Après une petite pause ravitaillement et photos, la descente prend un peu moins d’une heure, en marchant à un bon rythme. Un petit restaurant propose des Pho (soupe de nouilles vietnamienne) à l’entrée du parc, en attendant le bus de retour sur Da Lat qui part à 13h45 (il n’y a pas de bus entre 12h et 13h30). Là encore, tous les locaux vous avertiront quand le bus arrive afin que vous ne le manquiez pas. 😉
Une journée de scooter pour découvrir les environs
Le lac Tuyền Lâm
Après la journée de trekking de la veille, même si on n’a pas de courbatures, on se dit qu’une petite journée en scooter serait top pour conclure notre séjour à Da Lat. Notre auberge en loue pour 100 000 VND la journée (environ 4€). Feu ! Au programme : on veut aller découvrir les lacs et chutes d’eau situés à quelques kilomètres de la ville. Il y en a beaucoup dans le coin, mais on a pas le temps de toutes les faire. On roule donc jusqu’au lac Tuyền Lâm. Dépaysement garanti ! On se croit l’espace d’un instant au Canada. On voit ce lac immense entouré de bois, comme dans la région des grands lacs. Il est possible de faire des croisières en bateau, mais c’est bon, on a assez donné dans la croisière avec le delta du Mékong.
Les Datanla falls
On remonte sur notre bolide direction les chutes d’eau de Datanla. Et là on passe au level supérieur ! On arrive dans ce qui s’apparente presque à un parc d’attractions. On voit les groupes se préparant pour leur sortie canyoning, d’autres se diriger vers l’accro-bois et la grande tyrolienne. Nous on veut juste voir les chutes… Après avoir payé le ticket d’entrée, on commence donc notre descente jusqu’à la première cascade. Il y a pas mal de touristes encore car elle est assez accessible. Un mini grand huit/bob sleigh propose aux plus feignants de remonter autrement qu’à pieds depuis cette chute d’eau. Bien entendu, c’est payant. 😉
Afin de laisser un peu les touristes derrière nous, on continue de descendre les escaliers le long du cours d’eau. On arrive alors sur une deuxième chute d’eau, bien plus impressionnante que la première ! Et là, il n’y a quasiment personne. Mais on peut encore descendre ! Moyennant 30 000 VND par personne, un ascenseur vous permet de descendre à une troisième chute d’eau en contrebas. Et là, il n’y a vraiment plus âme qui vive, à part nous et 3 allemands. Fin de la visite, on ne peut pas aller plus loin pour le moment, le prolongement du chemin étant en cours de construction. On reprend donc l’ascenseur en sens inverse et magie, le ticket nous donne le droit de prendre le téléphérique pour remonter jusqu’à la première chute d’eau, en passant à travers les arbres. C’est plutôt cool et on vous conseille d’en profiter. Comme nous ne voulons pas faire du bobsleigh pour remonter à l’entrée, on prend nos guiboles et on remonte les escaliers.
Sans être les chutes les plus impressionnantes du coin, les cascades de Datanla sont vraiment un endroit sympa à visiter. Il y a d’autres chutes que nous n’avons pas eu le temps de découvrir et qui semblent également très intéressantes : les chutes Eléphant et les chutes Prenn.
La pagode de Linh Phuong
Après cette promenade au pied des chutes, on prend la direction de la pagode de Linh Phuong. Et là c’est incroyable ! On dirait qu’on arrive au parc Guëll à Barcelone. Un impressionnant complexe bouddhiste trône au milieu de la campagne, entièrement composé de faïences. C’est hyper coloré et surtout très beau à voir !
Avant de partir à l’assaut de ce complexe, on fait une pause déjeuner dans le restaurant dans la cour à gauche en arrivant. Ils servent de très bons Com végétariens à des prix très intéressants. C’est aussi l’occasion de voir les femmes s’atteler à la fabrication de tapisseries en fleurs séchées. C’est un travail très méticuleux qu’elles sont fières de nous montrer.
On découvre ensuite avec admiration le temple et la pagode de Linh Phuong. Les dragons, les personnages, etc. tout est travaillé en faïence, c’est vraiment magnifique ! Il y a un travail exceptionnel et une grande précision dans toutes les sculptures qui composent le temple. D’ailleurs, celui-ci est en rénovation sur l’aile droite. Vous pourrez admirer la beauté des plafonds qui sont en travaux.
On passe ensuite au plus gros morceau, l’ascension de la pagode. Il est possible de monter les 6 ou 7 étages pour avoir une vue spectaculaire depuis la terrasse au sommet.
La plus grosse surprise se trouve sans doute dans les sous-sol de la pagode. En suivant un guide et son petit groupe, on arrive devant l’entrée d’une sorte de labyrinthe, palais de la peur. WTF ?! Qu’est-ce que cela fait ici ? En fait, en le traversant, on comprend qu’il s’agit d’une représentation des enfers, où les démons torturent les humains condamnés à vivre en enfer. C’est très bizarre comme endroit et peut-être déconseillé si vous prévoyez d’y aller avec des enfants en bas âge. Même nous on ne fait pas les fiers au milieu des salles de torture… Une autre salle se trouve à côté de ce labyrinthe. Elle s’apparente sans doute au paradis, par opposition aux enfers. Ici, on se sent plus apaisé et zen, au milieu des sages, des arbres et gazouillis des oiseaux.
Vous comprenez maintenant comment un séjour de 3 jours a pu se prolonger. Nous sommes tombés sous le charme de cette petite ville des montagnes, à la fois riche et apaisante. Souvent comparée à Annecy en France, on adore Da Lat. Notre rencontre avec Quang, le manager de notre auberge, nous a également permis de découvrir une facette moins connue de la ville. On a pu notamment goûter des spécialités locales, que nous n’aurions jamais trouvé sans lui, testé du vin rouge de Da Lat (pas mauvais) en jouant au billard français, etc. Bref, on en retient que du positif !
Il est maintenant temps de fermer la page du Sud du Vietnam et de remonter petit à petit vers le centre du pays. Nous prenons donc un bus pour rejoindre Nha Trang, pour enchaîner directement sur un bus de nuit pour Hoi An, la cité des lanternes. Les découvertes à venir feront l’objet d’un nouvel article très prochainement. A bientôt !