Le retard commence à s’accumuler… Tanpis, continuons notre aventure où nous l’avons laissée. Après la boucle de Thakhek, nous prenons la route, ou plutôt le bus, direction les 4 000 îles, avant de remonter tranquillement jusqu’à Vientiane, la capitale, pour nos derniers jours en terres laotiennes. On vous embarque avec nous !
A la frontière Lao-cambodgienne sur Si Phan Don
On ne saurait dire s’il y a vraiment 4 000 îles tout au sud du Laos, mais une chose est sûre, il y en a beaucoup. Et chaque mètre carré de terre entouré d’eau est considéré comme une île. Donc peut-être qu’à ce compte là, on arrive en effet à 4 000. Trois îles principales font le bonheur des touristes en quête de « chill & relax » : Don Det (la plus festive), Don Khon (la plus tranquille) et Don Khong (la encore plus tranquille). Nous arrêtons notre choix sur Don Khon et espérons bien, comme ces deux toutous, nous trouver un petit coin d’ombre au bord du Mékong pour nous reposer.
Les plus grandes chutes d’eau d’Asie du Sud-Est
La saison haute étant terminée, il n’y a quasiment personne sur l’île, ce qui nous va très bien :). L’île est idéale pour se balader à vélo entre deux siestes « posey » dans son hamac. Ni une ni deux, on enfourche nos super bicyclettes avec amortisseur pour les fesses (#joke) et prenons la direction DES chutes d’eau à faire si on vient par ici : Li Phi, la plus grande cascade d’Asie du Sud-est (rien que ça !).
Et bien que payantes, elles sont en effet impressionnantes. Le Mékong s’élargit à cet endroit et descend plusieurs plateaux (une vingtaine de mètres) avant d’arriver dans une grande plaine qui marque la frontière avec le Cambodge. Il y a un courant monstre et des torrents d’eau se déverse sur les rochers. Un spectacle magnifique !
*Petite minute culture* Le Laos ne possède pas encore le chemin de fer. Et pourtant, en nous baladant sur l’île, on découvre une vieille locomotive. On apprend plus tard qu’elle date en fait de la période coloniale. Les Français remontaient le Mékong en bateau depuis le Cambodge. Or la cascade les empêchaient de remonter plus haut dans le Laos. Du coup, ils ont importé le chemin de fer sur l’île, afin de pouvoir faire remonter la marchandise et les bateaux tout au nord de Don Det et les remettre à l’eau, une fois les chutes passées. Malin ! Dommage qu’ils n’aient pas développé le train dans le reste du pays… *Fin de la minute culture*
Rencontre avec les dauphins d’eau douce
On continue ensuite notre route en direction de l’embarcadère au sud de l’île, qui permet de voir le Cambodge de l’autre côté du fleuve et de partir à la recherche des mystérieux dauphins d’eau douce, les dauphins d’Irrawaddy. Pas trop partants au départ, on se groupe finalement avec un autre touriste ce qui nous permet de diviser le prix de la location de la barque en 3. Il paraît que l’on a peu de chance de voir ces dauphins, vu qu’il y en a de moins en moins. Et bien on doit avoir le c** bordé de nouilles, car nous n’en avons pas vu qu’un, ni deux, mais 3 dauphins ! Ils s’amusaient tranquillement au milieu des courants, sans doute un super spot de pêche ! On s’excuse pour les photos qui ne vont pas montrer grand chose car on reste tout de même assez loin pour ne pas les effrayer. Mais le spectacle est carrément sympa et on est comme des enfants pendant 20 minutes sur notre petite barque, au milieu de l’eau.
Vu qu’il fait assez chaud, on décide de remonter tranquilou en direction du village pour aller manger un morceau et nous reposer. Oui, il ne faut pas trop en faire non plus ! 😉
Notre séjour sur l’île est l’occasion de revoir Laure-Elise et Maxime, le couple de français que nous avions croisé à Muong Ngoi dans le Nord. Eux aussi passent quelques jours à buller sur l’île avant de tenter le passage au Cambodge par la route (l’une des frontières les plus corrompues du Laos). On en a profite donc pour boire des Beer Lao au coucher du soleil et manger un succulent Laap dans un petit restaurant tenu par un Bordelais expatrié qui s’est marié avec un Laotienne. La belle vie quoi !
En mode Indiana Jones sur le pont suspendu
Mais n’allez pas croire qu’on ne fait rien d’autre de notre séjour ! Le lendemain, on prend nos gambettes et direction l’autre côté de l’île, par le nord cette fois. On traverse plein de petits villages plus traditionnels avant d’arriver sur le pont suspendu de Khone Pa Soy et d’autres chutes d’eau. On tombe alors sur des pêcheurs en train d’installer des pièges en bambou et filets directement dans les chutes. Pratique pour attraper le poisson plus facilement ! Et vu qu’il ne faut pas trop en faire, on retourne tranquillement à notre petit bungalow, après avoir traversé un temple bouddhiste.
Escale à Paksé dans la province de Champasak
Après ces quelques jours de détente absolue, il est maintenant temps de remonter en direction de la capitale, Vientiane puisque nous allons bientôt devoir dire au revoir au Laos. On se dit que ça peut valoir le coup de faire un stop à Paksé, non pas pour faire la boucle en moto puisque nous avons déjà fait celle de Thakhek, mais plutôt pour aller découvrir un site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, dans la province de Champasak.
A l’assaut du temple khmer de Wat Phou
Une fois n’est pas coutume, on loue un bolide pour aller découvrir le temple de la montagne : le Wat Phou. La montagne sur laquelle repose le complexe serait sacrée en raison de sa forme, associée au dieu Shiva. Chouette, partons en exploration !
Il faut bien admettre que nous ne sommes pas aux temples d’Angkor. Le site ici est bien plus petit. Mais il n’en reste pas moins intéressant. Niché sur les pans de la montagne, il faut emprunter une grande « allade avec (feu) plein de statues », fréquentée aujourd’hui par les vaches qui peuvent paître tranquillement (elles aussi elles ont la vie dure). Vous grimpez ensuite une série de marches à l’ombre des fromagers (ces arbres aux grandes racines) et vous arrivez enfin au sanctuaire. Et là, vous restez sans voix devant le paysage qui s’offre à vous. 🙂
Il est intéressant de partir sur les côtés afin de découvrir le reste du site. Notre exploration s’arrête nette quand notre chemin croise celui d’un énorme serpent. En même temps, on était en direction d’un endroit dont le nom contenait le mot « serpent ». Ca aurait dû nous mettre la puce à l’oreille… Donc demi-tour et balade tranquille au milieu des temples, plus ou moins bien conservés et restaurés.
Le musée à la sortie nous éclaire un peu plus sur l’histoire du site, la montagne sacrée et l’architecture qu’il avait au 12ème siècle, lorsqu’il était à son apogée.
Balade autour de Paksé
On nous avait prévenu qu’il n’y a pas grand chose à faire sur Paksé, hormi la boucle en moto. Du coup, on sait qu’on ne va pas rester très longtemps mais on veut quand même explorer un peu tant qu’on est sur notre moto. On fait donc une halte sur le chemin du retour au grand Bouddha doré qui surplombe la ville (encore un !).
Après nous être trompés d’entrée, on trouve la route qui arrive juste au pied d’un temple bouddhiste et de cette immense statue. Le site est encore en construction, mais offre déjà un panorama sympa sur la ville. Le Bouddha est encore une fois très impressionnant, tout comme le temple caché juste derrière. On prend le temps de découvrir et d’essayer de comprendre les peintures du dieu, qui représentent, selon nous, les 8 étapes de la marche vers l’éveil.
3 jours à Vientiane, c’est long ?
Nous arrivons maintenant dans la capitale. Vientiane souffre d’une mauvaise image auprès des touristes et blogueurs que nous avons pu lire. Certes, ce n’est pas la ville la plus excitante du monde, mais nous sommes bien contents de passer 3 jours sur place, pour nous imprégner un peu de l’ambiance. Il paraîtrait qu’environ 1 000 expatriés français vivent ici. C’est pour ça qu’on croise autant de boulangeries ?
Un pèlerinage de temples
Il y a en effet de nombreux temples à découvrir un peu partout dans la ville. Le plus connu ? Le Pha That Luang, le symbole du Laos que l’on retrouve sur tous les billets de banque. Ce temple au stupa doré abriterait une relique de Bouddha.
Nous en profitons pour découvrir également les temples de Wat Sisakhet, Wat Phra Keo et Wat Simuong. Sisakhet est le plus vieux temple de la ville, encore en activité aujourd’hui. Le Phra Keo est quant à lui un ancien temple royal qui fait plutôt office de musée religieux maintenant. Enfin, le Simuong est le temple le plus populaire et le plus fréquenté de la ville après celui de That Luang. Même s’ils se ressemblent, nous apprécions la balade dans chaque édifice.
Prendre de la hauteur sur le Patuxai
Clin d’oeil à l’époque de la colonisation française, le Patuxai trône fièrement sur une place face au palais présidentiel. Sous ses faux airs d’Arc de Triomphe, il s’agit en fait de la « porte de la victoire », dédiée aux personnes qui se sont battues contre les colons pour l’indépendance du Laos. Il est possible de grimper tout en haut sur la terrasse du 3ème étage pour avoir une vue globale sur la ville et sur la bâtiments officiels (ministères, palais présidentiel, etc.).
Admirer le coucher de soleil et flâner sur le marché de nuit
On vous invite à trouver un petit 7/11 (ces supérettes magiques où l’on trouve tout), acheter deux Beer Lao et prendre la direction de la promenade au bord du Mékong, au coucher du soleil. D’une part, vous pourrez profiter d’un gigantesque cours de Zumba en plein air. D’autre part, vous pourrez admirer un beau coucher de soleil sur la rivière, et voir la rive voisine, en Thaïlande, s’éclairer. C’est un spectacle plutôt sympa et très convivial. Tout le monde se retrouve ici, en famille ou entre amis.
Toutes les villes asiatiques possèdent des « night markets », ces lieux magiques où vous pouvez dépenser vos derniers billets en souvenirs et babioles. Celui de Vientiane ne fait pas exception à la règle. Il est même plutôt grand et très fréquenté, autant par les touristes que par les habitants. En même temps, comment résister à un pantalon à 20 000 kips (2,5€) ?
Finir en beauté dans le Bouddha Park
Le Bouddha Park ou comment faire de la religion un parc d’attraction. On n’est pas encore au niveau de Disneyland mais quand même. Pour s’y rendre, il suffit de prendre un bus local dans Vientiane et de parcourir une vingtaine de kilomètres au sud.
L’idée est née dans les années 50, fruit de l’imagination d’un chaman/prêtre/yogi (oui ça fait beaucoup) qui aime mêler bouddhisme et hindouisme. Dès lors, il décide de construire environ 200 divinités, le tout en béton. Il n’était pas pote avec Le Corbusier lui par hasard ?
Aujourd’hui, le complexe est exploité par le gouvernement qui en a fait une attraction touristique. Vous aurez donc l’occasion de flâner entre les divinités toutes plus étranges les unes que les autres. C’est un endroit assez sympa si vous voulez que vos enfants rêvent d’humains avalés par des dieux ou autre scène un peu morbide. Pour nous, c’est surtout l’occasion de grimper dans une grosse citrouille, en passant par la bouche grande ouverte d’un dieu, et d’arriver sur le toit, au pied d’un arbre. WTF ? Cela représente en fait la montée des enfers au paradis. Bref, c’est une petite parenthèse de délire qui nous fait du bien.
Nous arrivons maintenant à la fin de notre aventure laotienne. Une chose est sûre, nous ne sommes pas prêts d’oublier ce pays. Véritable coup de coeur pour moi, je suis certaine de retourner dans le Nord. Une nouvelle aventure démarrera au prochain article, depuis la Malaisie cette fois. Nous vous donnons donc rendez-vous prochainement pour découvrir une toute autre destination. A bientôt ! 😉