Nous quittons le nord du Laos et ses magnifiques paysages, pour découvrir le sud du pays. Après une courte escale à Vientiane, la capitale, nous prenons un bus en direction de Thakhek, pour faire la boucle en moto. C’est parti pour un article tout en musique !
Thakhek, la ville fantôme ?
En arrivant sur Thakhek en fin de journée, nous savons que nous ne voulons pas nous éterniser. Nous allons louer notre moto chez Wang Wang (comme tout le monde) et prendre la route pour 4 jours sur la fameuse « loop » dont on entend parler depuis le début de notre trip au Laos.
Du coup, on n’est pas trop regardant sur le logement, et on partage un tuk tuk avec 4 autres backpackers pour gagner le Travelodge, où tout le monde séjourne avant de partir faire la boucle. On lit des avis sur internet disant qu’il y a des bedbugs, ces puces de lit qui vous piquent pendant voter roupillon et qui vous laisse une délicieuse envie de vous gratter pendant plusieurs jours… Sans parler qu’elles « contaminent » vos vêtements et que la meilleure solution reste encore de les brûler… Chouette ! On décline poliment l’offre et partons en quête d’un autre hébergement.
On fait le tour des autres hôtels de la rue et arrivons enfin à poser nos sacs à dos avant d’aller dîner. Il n’y a pas grand chose à faire dans notre quartier. On se dit que Thakhek n’est pas une ville hyper intéressante à première vue. On s’en fiche c’est pour une nuit !
La location de la moto
En lisant plusieurs articles, on sait où il faut aller pour avoir une moto de bonne qualité à un prix correct : chez WANG WANG ! Même les locaux connaissent. Aussi il n’est pas difficile de se faire comprendre quand on veut y aller en tuk tuk.
Le loueur possède en effet de nombreuses motos, des scooters automatiques, des semi-automatiques et des manuels. Chacun peut y trouver son bonheur, à condition d’y mettre le prix. On était initialement partis pour prendre une manuelle pour nous rappeler un peu la moto laissée à la maison, mais c’est 4 fois le prix des autres motos. Tanpis, ce sera une Honda semi-automatique (Monsieur adorera changer les vitesses).
Pendant que Monsieur fait le tour de la place pour vérifier que tout fonctionne comme il faut, je m’occupe de fusionner nos affaires dans un seul sac à dos pour les 4 jours à venir. On ne prend qu’un gros sac avec la housse de pluie au cas où. Le reste des affaires reste à l’agence pendant le temps que nous serons partis.
Une fois le barda chargé, nos superbes casques choisis et les k-ways enfilés, on peut prendre la route. Et là c’est parti pour une vraie expérience de Born To Be wild !
La boucle ou « loop » pour les intimes
Jour 1
On a récupéré une carte de la boucle sur le site de blouptrotters, qui proposaient un itinéraire intéressant et assez détaillé. Du coup, on suit leurs conseils pour la première journée. On s’arrête à une première grotte, la Xien Liap cave ; puis à une deuxième : la Tham Sa Pha In. On prend notre courage à deux mains et descendons au bord de l’eau au fond de la grotte avant d’aller nager jusqu’au centre de celle-ci où il y a un super puits de lumière. On est incapable de vous dire s’il y a des choses dans l’eau puisqu’il fait tout noir. Mais on sent bien un ou deux trucs vous frôler. J’imagine ma maman lisant ce passage et se disant, « Mais ils sont fous… Plonger dans l’eau dans le noir, seuls, au fin fond d’une grotte, on n’a pas idée ! ». 😉
Maintenant qu’on est bien mouillés, on reprend la route direction la 3ème grotte : Tham Nang Ene. On paie le droit d’entrée pour arriver au pied de la grotte multicolore. Quand on a lu multicolore, on a pensé plein de puits de lumière, mais en fait pas du tout. Il y a un éclairage artificiel de toutes les couleurs, qui teinte les stalactites et stalagmites en rouge, bleu, vert, etc. Jean-Michel Jarre serait ravi de se produire ici !
On reprend la route en direction de notre premier point de chute pour la nuit : la Sabaidee guesthouse. La route pour y aller longe un lac artificiel, créé par un barrage. On peut voir de nombreux arbres morts, dont il ne reste plus que des troncs dans l’eau. Ces paysages sont surréalistes, presque apocalyptiques.
Jour 2
On prend la route en direction du village de Konglor. Au programme de la journée, stop au temple bouddhiste de Laksao. Les temples laotiens sont vraiment magnifiques. Et la porte d’entrée de celui-ci, rouge et dorée, est impressionnante. C’est vraiment reposant comme endroit et très spirituel.
On remonte sur notre bolide direction les cool springs, un point d’eau au pied des montagnes, où l’eau est cristalline. Le gps n’est pas très bon puisqu’on se trompe de route et finissons sur un chemin, où l’on s’embourbe dans les flaques. Au bout de peut-être 1km (qui dure 1h dans nos têtes), on se retrouve face à une immense piscine… C’est ça les cool springs ? Non non, ça c’est juste une mare aux canards au milieu des rizières. « Faites demi-tour dès que possible ! ».
On rebrousse chemin, histoire de bien finir de salir la moto qui appréciera ce bain de boue (c’est bon pour la carrosserie) et reprenons la route jusqu’à un panneau qui indique le point d’eau. On se retrouve sur une nouvelle route, bien plus carrossable et arrivons à bon port après cette petite aventure. Il y a un groupe de backpackers que nous avons croisé hier soir à l’auberge qui sont déjà en train de se baigner. Quand on leur demande si l’eau est bonne, c’est en claquant des dents qu’ils nous répondent « elle est… rafraîchissante ! ». Ok, donc on va rester au bord et regarder les petits poissons nager, ça nous évitera une pneumonie. 🙂
Après une petite séance photo, on reprend notre monture direction le village de Konglor où nous passerons la nuit. Et là, c’est long, vraiment très long… On doit faire au moins 40 km sur une ligne droite en terre, défoncée, ponctuée de traversée de buffles, chiens, canards, chèvres et autres animaux de Martine à la ferme. On ne s’arrête pas tellement Monsieur en a assez d’être sur la route toute la sainte journée… On trace directement jusqu’au village.
Une auberge est conseillée sur l’itinéraire que nous suivons mais on n’est pas convaincus en voyant la chambre. On va donc un peu plus loin, dans une guesthouse toute neuve. Certes, il y a quelques (gros) cafards qui rendent visite à la salle de bain la nuit, mais sinon c’est très confortable et la terrasse sur le toit permet d’apprécier la vue.
Jour 3
Aujourd’hui, c’est la journée « clou du spectacle ». On va visiter la grotte de Konglor, apparemment THE expérience du voyage ! Top, on a hâte !
On fait le chemin pour rejoindre l’entrée avec trois allemandes que nous avons rencontré le premier jour, dans l’une des grottes. Elles prennent un bateau toutes les trois et nous. Attendez là… un bateau ??? Dans une grotte ??? Et on nous donne des frontales en plus ??? On va faire de la spéléo ?!? En fait, non pas du tout.
On suit notre guide vers sa petite barque, à l’entrée de la grotte, qui est déjà plongée dans le noir. Il met le moteur en route et let’s go ! On avance dans le noir, juste éclairés par nos frontales. Enfin surtout celle du guide car les nôtres font un tout petit halo de lumière. C’est incroyable d’avancer aussi vite sur l’eau, sans rien voir. Nos yeux s’habituent peu à peu à l’obscurité, mais c’est tellement grand là-dedans qu’on ne voit pas le plafond de la grotte. On fait un arrêt dans une zone un peu plus éclairée, où l’on peut se promener au milieu des stalactites et stalagmites, bien mises en valeur. On apprend d’ailleurs à la sortie que c’est la région Auvergne Rhône-Alpes (chez nous !) qui a financé l’installation. Pourquoi ? Sorry, we don’t know…
Après cette balade au milieu de la grotte, on remonte sur notre bateau et fonçons à nouveau sur l’eau. Il n’y a pas beaucoup d’eau et on est obligés de descendre à certains endroits pour passer des mini-rapides. C’est très rigolo.
La sortie de l’autre côté de la grotte est éblouissante, dans tous les sens du terme ! On perd la vue, un peu aveuglés par le soleil et ce retour soudain à la lumière. Les paysages qui se déroulent devant nous sont exceptionnels. On est sur l’eau au milieu de la jungle, il n’y a pas un bruit aux alentours. C’est magique ! On va jusqu’à un village, où l’on fait une petite pause, avant de repartir en bateau dans le sens inverse.
A la fin de la visite, on a de grands sourires sur le visage, comme deux enfants. La grotte de Konglor est une expérience merveilleuse et on en ressort ravis. Même le trajet en ligne droite sur la moto nous paraît court.
Comme il est encore tôt, on décide de profiter de l’après-midi pour monter jusqu’au point de vue sur la région et ses montagnes kartisques. La vue est magnifique, bien qu’un peu bouchée par les nuages. On se croirait dans le monde d’Avatar.
On redescend dans la vallée pour partir à l’assaut de la cascade de Nam Sanam, cachée au milieu de la jungle. Au bout d’une heure de marche à suer comme des veaux et éviter les piqures de moustiques, on arrive à la fameuse cascade. Il n’y a qu’un petit filet d’eau pour le moment, vu que ce n’est que le début de la saison des pluies. Mais Monsieur grimpe sur le palier supérieur et réalise de très belles photos.
Jour 4
Nous arrivons à notre dernière journée sur la boucle. Aujourd’hui, nous devons faire 150 km pour rejoindre le centre-ville où nous avons loué la moto. Il se met à pleuvoir quand on prend la route. Serait-ce un signe ?
Histoire de pimenter un peu l’aventure, qui jusque là, était plutôt facile, nous découvrons que nous avons crevé, dans la montée juste à la sortie de la ville. Notre moto chasse de l’arrière sur la route trempée. Ni une ni deux, Monsieur redescend tout doucement pour ne pas glisser avec notre bolide et moi je le suis en marchant derrière, le sac sur le dos. Le tout sous la pluie.
Heureusement il y a une station essence juste en bas de la montagne et un garage juste à côté. On peut donc faire changer la chambre à air sans problème et reprendre la route en toute sécurité. Décidément, on n’a pas de chance avec les motos (cf. notre épisode à Phu Quoc et dans le sud du Vietnam).
On the road again, again… C’est la journée la plus longue. On ne s’arrête pas malgré l’orage et on roule pendant un moment avant de faire une mini-pause au bord de la route en raison de fourmis dans les fesses. Quand est-ce qu’on arrive ?
Nous fesses et dos nous disent merci lorsque nous rendons la moto à Wang Wang et que nous décidons de nous faire plaisir dans un bon hôtel en centre-ville. Pas de cafard, des wc séparés de la douche (oui oui c’est exceptionnel en Asie pour être souligné), un balcon, une clim, des draps blancs propres et moelleux… Bref un vrai luxe ! Mais c’est mérité après 500 km de moto ! 🙂
On profite donc de deux jours de repos avant d’enchaîner sur la suite du voyage tout au sud du Laos, à la frontière avec le Cambodge, sur les 4 000 îles. Mais cette nouvelle étape fera l’objet d’un autre article. A bientôt !
