Première étape de notre périple nippon, nous avons fait escale à Tokyo. 3 jours pour appréhender un peu ce pays, sa culture, complètement différente et sa langue, compréhensible uniquement par sa population… Bref, il nous fallait bien ces 72 heures pour avoir un petit aperçu, avant de continuer un peu au Nord du pays ! On vous fait visiter avec nous !
Une ville immense, hyper peuplée mais apaisante
C’est le sentiment qui ressort quand on fait un point sur notre séjour à Tokyo. Il y a énormément de gens dans les rues, les magasins, les restaurants… et dans le métro ! Nous avons eu l’impression que les habitants ne vivent que très peu chez eux, juste pour dormir. Mais ce qui frappe tout de suite où que vous alliez, c’est que personne ne parle, ne crie ou ne klaxonne (en voiture). Dans le métro, les gens, lisent, jouent sur leur smartphone ou dorment tout simplement, mais ne se parlent pas entre eux. Idem dans les restaurants et cafés où ils sont rivés sur leurs écrans ! On s’est demandé comment c’était Tokyo avant l’invention des smartphones…
Le concept de « foule calme »
A l’inverse, nous avons marché sur des avenues piétonnes immenses au milieu des grands buildings et des immeubles d’affaires, sans croiser personne. Certaines rues sont vraiment désertes, mais on ne se sent pas du tout en insécurité au contraire.
Cela contraste fortement avec les immenses passages piétons qui sont pris d’assaut dès que le petite bonhomme passe au vert. Car oui ici, les feux sont hyper respectés ! Nous avons filmé le carrefour de Shibuya pour vous montrer la foule qu’il y a au moment de traverser. Mais là encore, pas un cri, pas un choc, les gens s’évitent et slaloment jusqu’à leur destination. Incroyable !
Même dans le quartier d’Asakusa, très populaire pour son complexe buddhiste, il y avait certes du monde, mais cela circulait très bien et dans le calme.
Bref, on a trouvé cette ambiance « foule calme » hyper sympa et pas du tout stressante, comme cela pouvait être le cas à New York sur Times Square par exemple.
A la découverte de quartiers un peu plus traditionnels
On a pu se balader dans quelques quartiers encore un peu traditionnels, notamment le quartier de Yanaka. Le petit cimetière avec ses stèles en pierre et ses grands bois gravés (on dirait un peu des skis), confèrent au lieu une ambiance particulière. Les maisons aux alentours, sont bien moins hautes que dans le reste de la ville et plusieurs temples sont cachés entre les propriétés. On arrive presque à croire qu’il s’agit de propriétés privées si la porte est fermée.
On a même profité de notre balade dans le quartier pour descendre une toute petite artère piétonne commerçante (Yanaka Ginza je crois) qu’on a adoré, dans laquelle il y a plein de petits encas pour manger sur le pouce.
La propreté et l’ordre comme maîtres mots
Nous n’avons jamais trouvé de papier, mégots, tickets de métro ou autre déchet sur le sol. Tokyo est une ville propre et c’est agréable. On peut marcher la tête en l’air ou le nez dans son bouquin sans risquer de marcher dans une crotte de chien. Les fumeurs n’ont pas le droit de fumer dans les lieux publics. La rue étant considérée comme un lieu public, il leur est interdit de fumer, CQFD. C’est vraiment appréciable quand on est non-fumeur. De nombreuses « aires fumeurs » sont mises en place un peu partout dans la ville, souvent à côté des grands centres commerciaux.
A l’heure de pointe dans le métro, il est marrant de noter que les japonais se mettent en ligne les uns derrière les autres pour attendre le prochain métro sur le quai. Quand en France, tout le monde pousserait pour entrer dans la rame à son arrivée, ici on se tasse un peu certes, mais une fois que la rame est pleine, les personnes dehors ne cherchent pas à entrer à tout prix et attendent le métro suivant. Hallucinant !
Des jardins traditionnels époustouflants
Nous avons visité trois jardins en hiver. On imagine donc ce à quoi ils doivent ressembler au printemps et en automne. Ce doit être magnifique ! Ces jardins sont hyper structurés, des dizaines d’espèces d’arbre et plantes se côtoient dans un environnement préservé, coupé du « bruit » de la ville autour. On a notamment parcouru le parc de Ueno, le jardin traditionnel de Korakuen à Lidabashi et le parc Yoyogi.
Korakuen, le jardin japonais typique
Korakuen m’a un peu fait penser au jardin japonais que je connaissais de Toulouse en plus grand et plus typique. On y trouve une maison traditionnelle pour boire le thé, un petit pont en demi-cercle, un lac rempli de carpes Koï ou encore des allées de cerisiers et prunus (en début de floraison au moment où nous y sommes allés) et des terrasses de glycine. Il y a même une terrasse pour la culture du riz, aujourd’hui effectuée par des collégiens de la ville qui viennent planter le riz en juin et le récolter en octobre.
Le jardin impérial, à côté du Palais royal nous a donné un peu la même impression avec des grands espaces verts hyper entretenus, les haies de rosiers et autres fleurs taillés au ciseau, etc.
Le parc de Ueno : un subtile mélange entre grands équipements et patrimoine
Le parc de Ueno est tout autant structuré, mais beaucoup moins traditionnel. On y trouve notamment le musée national, le zoo (et ses pandas !) ou encore le Tokyo Metropolitan Art museum. Mais au milieu de tout ça, les japonais ont conservé quelques sanctuaires et pagodes traditionnels. C’est juste magnifique ! Marcher au milieu des lanternes en pierres, voir les moines sonner le gong, les pèlerins prier devant différents autels. On a adoré se promener dans ces espaces, hyper relaxants. On aimerait juste les revisiter un peu plus tard dans la saison pour les voir sous un autre jour. 🙂
Le charme de Yoyogi
Enfin le parc Yoyogi abrite le magnifique sanctuaire Meiji Jingu (en partie en travaux au moment de notre visite). On passe une immense porte en bois (Tori) qui marque l’entrée dans le parc. Laissé à l’état sauvage, il n’y a pas beaucoup d’allées, et celles-ci ne sont surtout pas goudronnées pour rester dans un cadre naturel. Au milieu du parc, vous franchissez une porte qui vous amène sur une place entourée du sanctuaire Meiji Jingu, impressionnant. Lors de notre passage, on a même pu assister à une marche nuptiale, si on peu appeler ça comme ça. Nous avons vu un moine conduire un cortège de mariés en tenue traditionnelle (un kimono blanc de toute beauté pour la jeune mariée) et leurs familles, en tenue traditionnelle également. C’était vraiment très beau, même si pas très joyeux. Personne ne se réjouit comme dans les mariages chez nous.
Une culture manga et anime hyper présente
Que ce soit les petits personnages qui vous présentent les consignes de sécurité dans le métro, les chasseurs de Pokemon Go, les immenses panneaux lumineux à l’effigie de Gundam, Evangelion ou d’autres mangas, les affiches Dragon Ball Z, vous ne pouvez pas rater la culture manga de Tokyo.
Akihabara, le quartier électro-geek
Le quartier Akihabara en est l’incarnation même, avec ses immeubles à plusieurs étages, remplis de magasins high tech ou de bornes d’arcade et machines à sous. Nous avons été surpris de voir que quasiment tous les rez-de-chaussée sont remplis de « pinces » pour attraper des peluches. Les adolescents ont l’air d’adorer ces jeux et dépensent des fortunes pour attraper la peluche Totoro ou le dernier accessoire d’on ne sait quel personnage. Nous avons quand même testé nous aussi une ou deux bornes histoire de se mesurer un peu aux locaux (sans doute notre grand esprit de compétition latin qui est ressorti). Et bien on peut juste vous dire qu’ils assurent aux jeux de réflexe et de combats. Monsieur n’a pas vaincu son premier adversaire à Tekken et je ne suis pas allée bien plus loin que lui.
A la recherche de l’esprit cosplay et kawaii
Le quartier d’Harajuku est également représentatif de cet esprit manga / kawaii. Lors de notre passage sur Takeshita Dori, nous avons croisé quelques cosplayers (personnes déguisées en personnages de manga ou anime) et surtout découvert un univers très girly, rose à paillette et froufrous, très prisé des collégiennes en uniforme à la sortie de l’école. On n’avait pas vu autant de crêperies, magasins de barbes à papa et autres sucreries dans tout le reste de la ville !
Toujours dans l’esprit manga, Monsieur tenait à aller voir l’immense statue de Gundam dans la baie de Tokyo, à côté de la 3ème statue de la Liberté, offerte par la France au Japon. Et croyez-moi, la statue de la liberté est toute petite à comparé de ce robot ! Je pense que je faisais la taille de son pied, ce qui vous laisse imaginer le gabarit ! Et le pire, c’est qu’il y avait plein de touristes qui se prenaient en photo devant lui. « Gundam, c’est toute une culture ! » selon Monsieur. Pour moi c’est un peu comme les Power Rangers… (ça vous montre mon niveau d’acculturation).
Un coût de la vie tout de même relativement élevé
Qu’on se le dise, Tokyo est une capitale mondiale. Ne vous attendez pas à manger comme à Hanoï, pour moins de 2€ par personne. C’est quasi mission impossible, sauf si vous prenez une brochette auprès des marchands ambulants peut-être. Idem pour les logements. Nous avons privilégié une location de chambre via Airbnb (très démocratisé ici) plutôt qu’un hôtel ou une auberge de jeunesse, bien plus chers et pas forcément mieux niveau confort. Nous avons adoré notre séjour dans cette ville, mais il faut garder en tête que le niveau de vie est semblable au nôtre en France.
Une cuisine traditionnelle accessible
Comptez en moyenne entre 5 et 10€ pour manger de bons ramens faits maison ou un bon plat de viande, soupe miso et riz. Prévoyez un peu plus si vous souhaitez comme nous, tester les traditionnels sushis. Nous ne sommes pas allés chez un maître sushi, mais avons profité de notre visite du fish market à Tsukiji pour nous laisser tenter. C’était marrant de voir les livreurs amener le poisson encore vivant dans le hall du restaurant et le déverser dans d’immenses aquariums avant de le préparer. On a notamment vu un calamar se faire décapiter bichette… Mais qu’est-ce que c’est bon un vrai sushi au thon rouge, fait devant vous ! Il n’y a pas à dire, on s’est fait plaisir ! Mais le prix s’en est ressenti aussi. Comptez une vingtaine d’euros pour une quinzaine de sushis (à peu près pareil qu’en France, mais 100 fois meilleur).
Des visites globalement peu coûteuses
Nous n’avons pas payé beaucoup de visites, si ce n’est les entrées dans les jardins qui sont payantes (sauf Ueno). Même l’ascension au 45ème étage du Tokyo Metropolitan Government Building est gratuite. Et la vue de là-haut sur toute la ville et le Mont Fuji en fond n’a pas de prix ! En revanche, il faudra payer si vous voulez grimper au sommet de la tour de Tokyo, ce que nous n’avons pas fait car on ne la trouvait pas exceptionnelle. C’est une Tour Eiffel peinte en rouge et blanc après tout ;). D’autres attractions sont payantes telles que le Skytree, les croisières sur la baie de Tokyo, le zoo, etc. mais nous n’avions pas le temps (ni l’envie) de nous y attarder.
Un réseau de transports en commun hyper développé
L’avantage de la ville est qu’elle dispose d’un réseau de transports en commun de malade. Il y a des métros, trains, « RER », bus de partout sous et sur terre ! On se croirait dans une ville du futur à voir passer le métro depuis le 2ème étage d’un immeuble. Ca fait très 5ème élément. Même le Shinkansen, le TGV encore plus rapide que le TGV, passe en plein centre-ville… Mais le réseau a également un prix. Il existe plusieurs formules, pass 24h, 48h ou 72h, ou des pass métro seul qui vous permettent de visiter toute la ville. Il faut prévoir à minima 10€ pour un pass d’une journée.
Voilà globalement ce que nous retiendrons de notre séjour à Tokyo. Une ville géniale, calme, mais aussi futuriste et décalée, où nous avons adoré débuter notre périple. Les japonais sont hyper polis et respectueux, voire trop. Ils vous remercient et s’excusent tout le temps. Par contre, on n’a pas l’air de transiger avec les règles et l’ordre. Ce n’est peut-être pas pour rien que Tokyo a été élue la ville la plus sûre au monde.
Maintenant, direction Nikko, ses temples et ses sources d’eau chaude, à un peu plus de 2h de la capitale en train, pour découvrir un peu plus ce pays et ses multiples richesses. さようなら (Sayōnara) !