Dernière escale malaysienne à Melaka

Eglise de Melaka construite par les Portugais.

Voilà que nous arrivons déjà à la fin de notre périple en Malaisie. Notre bus de nuit nous dépose à Melaka, ville historique, symbole de la période coloniale portugaise, puis hollandaise puis britannique. Partons à la découverte de cette charmante petite ville… 

 

Un mini quartier chinois

Vous ne pouvez pas vous tromper en arrivant dans le centre-ville. Une fois le petit pont qui enjambe la rivière franchi, vous vous retrouvez sur un rond-point avec un grand coq géant face à vous et une rue de shops chinois… Je pense que c’est par ici… #sensdelobservation

coq à l'entrée du quartier chinois de Melaka en Malaisie

Le quartier chinois regroupe dans un minuscule périmètre (environ une rue) tout un tas de petits magasins d’alimentation chinoise, mais aussi de restaurants typiques et de temples.

A quoi reconnaît-on le quartier chinois ?

  • D’une part parce qu’il y a foule de touristes chinois qui s’y promène.
  • D’autre part, parce qu’il n’y a que dans cette rue que l’on trouve les pâtisseries au Durian, ce fruit qui pue mais dont les chinois raffolent (cf. notre article sur Penang).

super chinois, mister muscle, en plein coeur de Melaka en Malaisie

 

Donc on flâne au milieu des magasins. On découvre ce qu’est le « pain au poulet », littéralement un poulet mis en croûte dans du pain et vendu comme une sorte de grosse tourte. Ca n’a pas l’air mauvais et comme dirait Monsieur, « c’est surprenant ! ».

Pour nous, le quartier chinois se résume principalement à l’achat de petits souvenirs en tout genre : magnets, fringues, etc. Mais en sortant de cette rue principale, nous avons la surprise de découvrir un ou deux petits temples, cachés entre deux bâtiments. C’est très agréable ! Il y a également de nombreux street arts cachés un peu partout autour du quartier. Le plus visible est sans doute celui à côté de la rivière.

Canal qui traverse Melaka et lui donne un air de Venise

 

Sur les traces de la colonisation à Melaka

Oui, on peut dire que la Malaisie est un pays jeune quand on regarde un peu son histoire. D’abord colonisée par les Chinois, puis les Portugais, elle est ensuite conquise par les Danois et enfin cédée au Britanniques. On est donc d’accord sur le fait que le pays a connu de multiples envahisseurs.
Rappelons que la Malaisie est indépendante depuis 1957 seulement. Melaka retrace parfaitement cette période à travers ces bâtiments classés.

On se balade forcément sur la place centrale où trône l’église du Christ portugaise, toute en rouge. Nous vous invitons d’ailleurs à admirer ces magnifiques tuk-tuk techno Hello Kitty, Pokemon, La Reine des Neiges, etc. La balade là-dedans doit être mythique !

Eglise de Melaka construite par les Portugais.

suite de tuk tuk technos sur la place centrale de Melaka en Malaisie

 

Un peu plus loin, une réplique d’un navire portugais abrite un musée qui explique l’essor de la ville grâce à son port international au moyen-âge.

réplique d'un navire portugais à Melaka, en Malaisie

 

Si l’on gravit les quelques marches pour rejoindre le sommet de la colline, on arrive sur une église et un fort (ou du moins ce qu’il en reste) construite par les hollandais. Enfin, si on redescend de l’autre côté de la colline, on tombe sur des bâtiments officiels et cimetières britanniques, avant d’arriver au mémorial de l’Indépendance.

Fort de Melaka construit par les Portugais et les Hollandais

Memorial de la proclamation d'indépendance

 

Le déclin d’une ville promise à un grand avenir

Melaka a la chance de se situer à un carrefour commercial maritime (à l’époque). C’est une voie idéale entre la Chine et l’Inde et le Moyen-Orient.

Menacée par les Thaïs au 14è siècle, la ville cherche la protection de la Chine. En échange, celle-ci installe de nombreux Chinois dans le quartier de Bukit Cina, qui est aujourd’hui connu comme « le quartier chinois » tout simplement.

Dans les années 1500, les Portugais mettent la main sur la ville et espèrent faire prospérer le commerce maritime qui est alors en pleine expansion, grâce au réseau commercial musulman.

Mais les Portugais ne savent sans doute pas y faire et font chuter le commerce de la ville et n’arrivent pas à imposer leur monopole sur le commerce des épices en Asie du sud-est.

Voilà que les Hollandais de la Compagnie Hollandaise des Indes orientales débarquent au milieu des années 1600 pour reprendre la ville aux Portugais. Cela défait complètement le réseau de marchands d’Asie du Sud-Est qui était en place. Melaka n’occupe donc plus une position centrale dans tous ces échanges commerciaux internationaux.

Ayant d’autres intérêts en Asie du Sud-Est, les Hollandais délaissent peu à peu la ville au profit des Moluques et de l’île de Java en Indonésie. Même si le commerce de l’étain génère encore quelques revenus, la ville est en déclin.

C’est maintenant qu’entrent en scène nos amis (ou plutôt ennemis à l’époque) Anglais. Les Hollandais voyant les Français se rapprocher d’un peu trop près, ils vont toquer chez les Anglais, afin de les aider à repousser l’envahisseur (et oui, on a failli manger des baguettes à Melaka…). En échange, les Anglais, très honnêtes, demandent la cession des territoires hollandais, dont Melaka au début des années 1800.

Les Anglais gardent le contrôle de la ville et sa région jusqu’en 1946. Melaka n’a plus aucun poids sur le commerce maritime international car deux autres ports prennent leur essor : Singapour et Penang. Une fois les Anglais partis, l’Union malaise se crée et donne naissance, un peu plus tard à la Malaisie que nous connaissons actuellement.

Aujourd’hui, Melaka est une cité classée au patrimoine mondiale pour la conservation de ses bâtiments historiques, et vit principalement du tourisme. L’activité maritime a complètement disparu pour laisser place à de nouvelles activités tertiaires. Aujourd’hui, les principaux envahisseurs, hormis les varanus nebulosus (pas très sympa ces bestioles), restent les chats, avec ou sans queue… 😉

Un chat qui se repose dans les jardins à Melaka en Malaisie

 

Après quelques jours passés dans cette petite cité, nous souhaitons profiter d’une dernière île malaysienne : l’île Tioman. Malheureusement pour nous, le mois de ramadan touche à sa fin, ce qui signifie 3 jours fériés dans tout le pays. Impossible de trouver un bus + bateau pour nous rendre et revenir de l’île. Du coup, nous squeezons cette dernière étape pour partir directement à Singapour. Changement de décor et d’ambiance pour le prochain article !