Nikko, entre contemplation et frustration

torii à l'entrée de toshogu

Après nos 3 jours intensifs à Tokyo, nous avons décidé de voir un peu du pays. Sur les conseils d’une amie, nous avons donc pris le train « local » pour rejoindre Nikko, à environ 2h30 au nord de la capitale nippone. Retour sur 3 jours à la montagne…

Un endroit empli de spiritualité

Etant arrivés de nuit à notre auberge, nous n’avons vraiment pu visiter les temples que le deuxième jour. Quand nous sommes sortis de la gare, au terminus de la Nikko Tobu line, nous ne savions pas vraiment à quoi nous attendre. Et notre première impression a été très trompeuse de ce qu’allait présager le lendemain.

notre arrivée sur Nikko

 

En effet, nous nous sommes crus dans une petite ville de province américaine, perdue au milieu des montagnes, avec un petit côté station de ski, puisqu’il y avait encore un peu de neige.

Du coup après étude de la carte touristique du coin, nous avons décidé de visiter le complexe de Nikko, où temples bouddhistes côtoient sanctuaires shinto. Sur la papier c’était très prometteur. Et bien croyez-moi dans la réalité ça l’est encore plus ! 🙂

Nous avons fait le tour du parc pour admirer les principaux sites à savoir :

  • le Shinkyo Bridge ou « sacred bridge », magnifique pont qui marque l’entrée dans le parc
  • le temple bouddhiste Shihonryuji, à l’origine du temple Rinno-ji
  • le temple bouddhiste Rinno-ji, en pleine rénovation, et abritant 3 magnifiques buddhas géants dorés
  • le complexe de Toshogu à la fois bouddhiste et shinto, sans doute le site plus impressionnant de tout le parc, avec son tombeau, ses multiples portes et sculptures en bois
  • Futarasan-jinja, un grand sanctuaire Shinto
  • Taiyuin, le mausolée Shinto caché au milieu des bois au fond du parc mais qui mérite très largement un détour

sacred bridge nikko

temple nikko

pagode temples nikko

temples Nikko

 

Bref, les images parlent d’elles même. Malgré les quelques touristes chinois et japonais, nous avons pu admiré les milliers de sculptures sur bois, uniques, réalisées sur chaque temple, porte, ou tombeau. On comprend pourquoi ces temples, classés au patrimoine mondial de l’UNESCO sont aujourd’hui préservés et payants, afin de financer les multiples rénovations.

 

Une rénovation permanente

Il est en revanche très frustrant de voir de grandes bâches voire même des structures métalliques recouvrir les temples en rénovation. Le temple Rinno-ji en est la parfaite illustration.

Lorsque vous arrivez au pied des marches, vous arrivez devant un immense bâtiment, semblable à une usine… Vous vous dites d’abord que vous vous êtes trompés et que vous n’êtes pas au bon endroit. Mais en checkant sur la carte, si si vous êtes bien arrivés au Rinno-ji. Mais alors où est-il ?
Vous avancez un peu, puis finissez par voir une photo du temple sur l’usine. Whaaaaat ? Si si, on vous explique qu’il faut prendre un ticket en bas des escaliers puis monter et entrer dans l’usine pour visiter le temple, en rénovation depuis 2013 et ce jusqu’en 2021 ! Ok, on paie.

Mais une fois à l’intérieur, vous ne voyez absolument rien du temple car tout est caché par des échafaudages. Vous apercevez derrière une immense grille les 3 grands buddhas dorés, qui certes valent le détour, mais ne justifient pas de payer un ticket pour se balader au milieu d’un chantier.

Heureusement le billet est couplé avec un autre temple. Donc on se dit que cela va compenser la frustration de cette visite pour le moins « inachevée ». Et bien non…
Le temple suivant, le Toshogu, dont nous avions des images sublimes de la porte Yomeimon, est lui aussi en travaux. Mais heureusement pour nous, les travaux sont concentrés sur cette seule porte. Nous pouvons donc apprécier la visite du reste du site, que ce soit l’immense torii (Ishidorii) à l’entrée, la pagode à 5 étages ou les 2 autres portes du sanctuaire.

Même le dernier mausolée, le Taiyuin, avait sa grande porte d’entrée en rénovation. Mais le reste était entièrement visitable. Deux moines visitaient en même temps que nous, ce qui amplifiait l’atmosphère spirituelle des lieux. Vraiment magique !

 

Nous sommes repartis de Nikko le lendemain matin, par 3° pour rejoindre Kamakura où il faisait une quinzaine de degrés et un grand soleil. On retiendra de cette courte escale que les temples visités restent magnifiques, même s’ils sont en rénovation et qu’il est nécessaire de préserver ce patrimoine incroyable. Nous vous recommandons vivement de vous y rendre si le temps vous le permet dans votre périple japonais. Pour nous, on en est repartis avec des étoiles plein les yeux (et quelques échafaudages devant, mais on en fait abstraction ;)).